CAS en accompagnement spirituel
en milieu de santé (2019-2020)
Philippe Poulin – travail de mémoire (11 décembre 2020)
Superviseur: prof. Pierre-Yves Brandt
- Formation en milieu de santé, transfert en milieu de la formation
- Envie de s’intéresser aux jeunes de façon «désintéressée», c-à-d. à plus large que ce pourquoi ils sont là
- Quel est leur besoin au milieu de cette période ? Quel accompagnement pour nos jeunes? Par qui?
- L’accompagnement spirituel ou existentiel est-il réservé à l’aumônerie ? Qu’en disent les pros?
- Comment est perçue la présence des aumônier.ère.s, ouvertement «envoyé.e.s» des Eglises, au sein d’une institution laïque?
- Ce que l’institution fournit comme dispositif de soutien répond-il à un besoin des jeunes?
3 actions pour tenter de répondre à ces questions:
- Multiples rencontres des aumônier.ère.s en poste dans différents gymnases et écoles prof
- Enquête auprès de 270 apprenti.e.s de l’ETML (sondage on-line après les avoir rencontré.e.s par classe)
- Enquête auprès des pros (groupe de soutien, maître.sse.s de classe des élèves concernés, membres de la direction, aumônier.èrs.s )
- STIV pour plonger les jeunes dans les sous-dimensions spirituelles
- S’identifient-il.elle.s à une sous-dimension plus qu’une autre?
- Ont-ils.elles besoin d’en parler ? Est-ce que cela les aide dans cette période particulière de vie?
- Avec qui en parlent-il.elle.s?
- Connaissent-il.elle.s le dispositif en place ? L’utilise-t-il.elle.s?
Contextualisation de ma problématique:
- Choix initial de transférer les compétences acquises en milieu de santé vers le milieu de la formation professionnelle
- Inspiration de l’expérience du CHUV concernant l’évolution de l’aumônerie
- «Elargissement» de mes notions dans les nuances entre la spiritualité et la religion
- En tant qu’enseignant, je ne traite que les symptômes des jeunes qui décrochent
L’enjeu (hypothèse):
- Aujourd’hui les questions spirituelles auprès des jeunes sont portées par les aumônier.ère.s
- Leur lien à la religion freine ou bloque un certain nombre de contacts
- Les jeunes ont besoin d’aborder les questions spirituelles
- Ils.elles ne vont pas aller chercher eux-mêmes les pros, car ce sont des sujets intimes et parfois gênants
Les aumônier.ère.s que j’ai rencontré.e.s sont unanimes:
- Convaincu.e.s de leur mandat
- Pleinement investi.e.s dans leur poste
- Porteur.euse.s de cette spiritualité importante à aborder avec les jeunes
- Conscient.e.s d’être un peu les «fous du roi», empêcheur.euse.s de tourner en rond
- Constamment en train de remettre l’ouvrage sur le métier
Sur les 54 professionnels sondés, 20 ont répondu à mon enquête et pensent que:
- Les jeunes ont un fort besoin d’aborder les questions existentielles et spirituelles
- Aborder ces questions avec les jeunes les aide(rait) à poursuivre leur formation, leur cursus
- Compléter le dispositif existant avec un.e accompagnant.e existentiel.le ou spirituel.le serait utile
- Ne pas faire POUR mais AVEC les jeunes
102 jeunes ont répondu à mon enquête sur 265 rencontrés (38%):
- Ils.elles s’identifient en priorité aux sous-dimensions de SENS et de VALEURS en exprimant un FORT besoin d’en parler
- Les affirmations en lien avec les questions d’IDENTITE les ont laissé «mitigé.e.s»
- Ils.elles ont exprimé un faible besoin d’aborder les questions de TRANSCENDANCE
- Un peu plus de la moitié des sondés ont affirmé qu’aborder ces questions les aide(rait) à poursuivre leur formation
- Ils.elles disent qu’il existe suffisamment de possibilités autour d’eux pour le faire
- Le premier critère leur permettant d’en parler avec une autre personne est la relation de confiance
- Ils.elles affirment parler de ces questions avec leurs ami.e.s, leurs parents et famille, mais peu ou pas avec les professionnel.le.s en place (les premiers professionnels cités sont les enseignant.e.s)
- Pourtant, ils.elles connaissent assez bien les rôles des différents membres du groupe de soutien (médiateur, aumônier, infirmière, conseillère en orientation)
L’élève n’est pas un patient mais il y a des comparaisons possibles:
- Bonne représentation de la diversité de la société (au sein des jeunes)
- Tous comme les patients, les jeunes sont là, il n’y a pas besoin d’aller les chercher ou de les faire venir
- S’inquiéter d’eux, prendre des nouvelles et ne pas attendre qu’ils.elles se manifestent
- Un certain nombre d’entre eux sont vulnérables
- Le spirituel les dérange, les gêne mais les interpelle
Ce CAS m’a fourni plusieurs outils. Je peux les utiliser ou les adapter à mon environnement de formation professionnelle:
- L’ouverture d’esprit
- L’approche centrée sur la personne
- La diversité religieuse
- Le STIV-RePer
Je suis aujourd’hui «bien avec moi» et peux donc être «bien avec les autres»
Philippe Poulin
- OUI, les jeunes ont besoin d’aborder les questions existentielles et spirituelles
- Ils.elles le font (feront) avec des personnes de confiance avant tout
- Les pros sont d’accord et se veulent disponibles
- Le lien à la religion (ou sa perception) est à revoir
- L’évolution du dispositif est à travailler AVEC les jeunes
- Je souhaite étendre cette étude à d’autres établissements et affiner mon analyse