Spiritualité vs religion ?

Je me rends compte que le terme « spiritualité » ou « spirituel » ne laisse personne indifférent.

Soit « les poils se dressent » avec un sentiment d’inquiétude ou d’interrogation « qu’est-ce qu’il y a là derrière ? », ou alors c’est le rejet de tout ce qui touche à la religion (pour celles et ceux pour qui spiritualité rime forcément avec religion), ou encore une méfiance pour des pratiques qui sont plus de l’ordre de la « magie », de l’ésotérisme, quelque chose de douteux…

Je pense que la spiritualité, c’est beaucoup plus que cela, plus global, plus essentiel, plus universel car elle fait partie de tout être humain, croyant ou non.

« …au-delà du langage, du rituel, de la religion, le spirituel est cet espace en soi secret où chacun construit le sens de sa vie, en s’interrogeant sur sa présence au monde et une transcendance possible. Le spirituel est notre identité originelle comprenant une dimension immanente à la personne elle-même, elle permet la relation à l’autre en sentiments et en émotion, une dimension transcendante, enracinée dans l’homme, elle le relie au sacré qui l’habite. » citation du professeur de médecine générale Claude Rougeron, dans son cours « la dimension spirituelle dans le soin », mars 2001.

On retrouve les questions de SENS, de TRANSCENDANCE, notre IDENTITE et je rajouterai encore les VALEURS qui font de chacun.e d’entre nous des êtres uniques, qui des fois sans le savoir, entretiennent leur spiritualité, avec ou sans pratique définie.

Quand est-ce qu’on est le plus sensible à ces questions spirituelles, à la spiritualité ?
Lorsque nous traversons une crise:
– Une hospitalisation, une maladie, un accident, qui viennent bouleverser notre parcours de vie, voire la suite de nos projets.
– Un licenciement, la perte d’un travail, un changement obligatoire professionnel qui vient bouleverser notre rythme, nos repères, notre sécurité.
– Une séparation, un divorce, une rupture, une déception amoureuse, la perte d’un être cher, un deuil, qui provoquent une remise en question, un vide à combler, un déséquilibre.
– Un choix de métier ou de cursus d’études, une orientation professionnelle non concluante, un échec à l’examen, ne pas trouver de place d’apprentissage, qui nous fait dire que nous ne valons pas grand chose, que l’on est inutile ou non désiré.

On prend du temps pour apprendre beaucoup de choses tout au long de notre vie; et si on prenait du temps pour prendre soin de soi, de réfléchir au sens de sa vie, quelles sont mes valeurs ? qu’est-ce qui est plus grand que moi et en quoi cela m’influence-t-il ? m’encourage ou m’écrase ? Qu’est-ce qui fait de moi qui je suis, ma personnalité, mon identité ? qui suis-je vraiment, au delà de ce qu’en disent et pensent les autres ?

La spiritualité englobe la religion (et non pas l’inverse, comme cela a été transmis, enseigné, promu pendant si longtemps).
La religion est un canal permettant de vivre sa spiritualité, mais ce n’est pas le seul.

« Pour les croyants, la religion concerne la relation entre Dieu et l’humanité et tout ce qui en découle; au niveau philosophique, la religion peut être comprise comme les manières de rechercher, et parfois de trouver, les réponses aux questions les plus profondes de l’humanité. » repris de Wikipedia, consulté en oct. 2020

Pour moi, la religion devrait permettre à tout un chacun de vivre sa spiritualité; ce n’est pas ou plus le cas lorsque la religion exclut celui ou celle qui ne croit pas comme elle, lorsqu’il n’y a qu’elle qui a raison, lors qu’elle impose sa vision des choses.
La religion est magnifique lorsqu’elle rassemble, réunit, encense tout un chacun.e dans un même élan de partage, de communion, en soutenant les plus faibles par le service des plus forts.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *